O.moi par Kristèle Ng Man Sun - Naturellement glam.

O.moi par Kristèle Ng Man Sun - Naturellement glam.
Sa décision de créer un baume multi-usage pour traiter son eczéma lui ouvre la voie à une belle aventure entrepreneuriale. Rencontre avec une bosseuse-née.

On est en 2014. Kristèle Ng Man Sun s’installe au Danemark et lance sa marque de skincare 100 % naturelle et végane, O.Moi. Mais pourquoi O.Moi ? «C’est une contraction des mots ‘oh’ et ‘moi’, basée sur le me-time», explique la maman d’Eldric, 4 ans, et Kyomi, 20 mois, âgée de 42 ans.

Kristèle vit pendant 22 ans à l’étranger avant de rentrer au pays en 2020. «J’ai vécu six ans au Danemark où tout a commencé. J’ai l’impression d’être allée à l’école et d’avoir passé des examens pendant ces 22 dernières années», confie-t-elle dans un grand éclat de rire pour résumer son parcours entrepreneurial.

Pourtant rien ne laisse présager qu’elle percerait dans le secteur des cosmétiques. «Plus jeune, je voulais être programmeuse analyste», précise l’ex-étudiante de Lorette de Port-Louis. D’ailleurs, elle opte pour les maths, la physique, la chimie et l’informatique. Ce qui lui vaut d’être acceptée à l’université de Newcastle-upon-Tyne pour poursuivre des études en informatique. Mais en attendant la rentrée universitaire, la jeune fille décide de faire des stages. Sauf qu’après avoir étudié les ordinateurs sous toutes les coutures et occupé un poste administratif dans deux compagnies, Kristèle change d’avis.

«J’ai toujours été exposée à l’univers entrepreneurial. Mes grands-parents sont les propriétaires de l’usine Faucon et ma maman gère un salon d’esthétique et est distributrice de la marque Ella Baché.» L’évidence lui saute aux yeux. Elle change de filière à la dernière minute et se lance dans la cosmétologie pour reprendre éventuellement l’entreprise maternelle. Mais il lui manque un sujet, la biologie. «Mon père m’avait déconseillé la biologie ; il ne souhaitait pas que je fasse carrière dans la médecine», souligne la fille du Dr Renaud Ng Man Sun.

Pour compenser, elle passe des examens d’A-Levels en biologie. Puis débute ses études en Angleterre. La voilà étudiant les basiques de l’esthétique, la formulation, l’aromathérapie et la réflexologie. Pour sa dernière année, Kristèle pose ses valises à Montpellier. «J’avais participé à un concours de make-up pour tenter d’intégrer le groupe de maquilleuses de Miss France. À l’époque, c’était Elodie Gossuin.» Elle est sélectionnée.

Après sa licence, la jeune femme rejoint By Terry comme conseillère et maquilleuse. Avant d’être promue directrice de boutique. «Terry de Gunzburg, la créatrice, m’a prise sous son aile.» Après quatre ans, elle passe chez Decléor en tant que formatrice internationale. Et se fait débaucher par une chasseuse de tête.

À tout juste 30 ans, elle est nommée directrice de formations internationales pour La Colline, une marque suisse, poste qui lui offre la liberté de créer tous les protocoles de soins. «Mais entre tous mes voyages, et après avoir été victime d’une agression à Paris, je contracte l’eczéma et souffre d’alopécie en raison du stress. Mes cheveux ont fini par repousser, mais l’eczéma, lui, ne s’en va pas.»

«J’AI TOUJOURS ÉTÉ EXPOSÉE À L’UNIVERS ENTREPRENEURIAL…»

Entretemps, Kristèle renoue avec son ami d’enfance. Ils finissent par se marier et s’installent à Londres. «Je travaillais en freelance et j’avais suffisamment de fonds pour développer un produit pour mon eczéma.» Elle se lance donc dans la formulation d’un baume multi-usages aux actifs naturels. «En 2014, je lance O.Moi sur mon site, mais on doit bouger au Danemark comme mon époux y décroche un poste au sein de la société Maersk.»

Difficile pour cette fille des îles d’évoluer dans un pays «entourée de gens aussi froids que leur climat». Et pourtant, Kristèle enchaîne les examens, apprend le danois en un an et demi, repasse son permis de conduire tout en se faisant accepter et respecter en tant que citoyenne.

Aujourd’hui, chacun de ses produits O.Moi fait écho à un souvenir de son enfance passée à Maurice. Comme la fleur d’oranger, par exemple. «Petite, j’étais très active et ma maman m’en donnait pour m’apaiser.» Avec 12 produits à base d’huiles essentielles au compteur, dont des huiles pour le visage, des baumes pour le corps et les lèvres pour adultes et bébés, Kristèle encourage les jeunes entrepreneurs à poursuivre leurs rêves. «Le démarrage est peut-être très lent, mais il faut écouter son instinct et avoir confiance en ses capacités.»


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